Raphaël Laliberté est professeur de lettres à l’université. La vie pourrait être belle, si seulement il parvenait à s’identifier à son milieu de travail. Si seulement il parvenait, aussi, à regagner le coeur d’Eva, sa femme. Les circonstances en décideront autrement. Forcé de trouver un nouveau sens à son existence, Raphaël raconte sa propre dérive, sous forme d’un «road book» intérieur, au fil de ses essais et des vies brisées qu’il traverse. De Rimouski, où il travaillait, à Montréal, chez sa grand-mère, où il tente de se refaire une vie, jusqu’au sud de la France, alors qu’il retrouve ses parents qui, eux, profitent pleinement de leur retraite et des joies sur terre, la même question, lancinante, lui revient à l’esprit : à quoi bon continuer ? La rencontre amoureuse, dans une société qui privilégie les déliaisons, est-elle encore une forme de salut ?

Incisif et désinvolte, tantôt près de l’oralité québécoise, tantôt tourné vers les réflexions d’ordre social, mais non dénué d’humour, le style de ce roman donne l’impression d’être à l’image de la vie désarticulée du narrateur, un homme contemporain en quête d’un idéal et qui ressent un profond mal de vivre. Un homme en plein désarroi et pourtant relativement lucide sur sa condition.